Ce film est une révélation : avec une grande pudeur et un travail non-directif des acteurs, cette fiction semble plus vraie qu’un documentaire. Sans les travers du « néo-réalisme pays », il offre une caméra aimante sans démagogie et une affirmation de soi sans cible ni étendard. La vie affective, dans ses petits riens et ses grands moments vécus à la discrète. Créole lé réservé.
Contribution financière d'aide au court-métrage CNC
Support de projection 35MM et DCP
• Festival International du Film d’Afrique et des Iles (FIFAI), Le Port, La Réunion, 2010 – Prix Fé net Océan Indien
• Rencontres Cinématographiques de Béjaïa, Algérie, juin 2011
• Festival Côté Court de Pantin, section Panorama, juin 2011
• Festival of Nation, Ebensee, Autriche, juin 2011
• Festival International du Film de Chypre, septembre 2011
• Festival Cinamazonia, Guyane, Nov 2011
• Hors compétition – clôture du Festival international de cinéma jeune public de Saint-Pierre ECRAN JEUNES, Ile de la Réunion, octobre 2011
• Cinémathèque Française – Images des Outre-mer Déc 2011
• Festival Régional et International 2012 du Cinéma de Guadeloupe FEMI
• Rencontres cinématographiques de Hergla 2012 (Tunisie)
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Mariène, 17 ans, doit quitter l’île de la Réunion où elle est née.
Dialogue - extrait
Je suis venue parce qu'ils m'avaient invitée à manger et qu'on devait aller marcher dans la ravine que Donadieu connaît bien. Ils devaient me montrer plusieurs cases de Mémé.
Au bout d'un long, long, long moment, on arrive à décoller de la maison, on passe par un petit chemin pour aller sonner à la case d'une grand-mère. Il n'y a personne. On traverse le ghetto de Piton comme ils disent ici. Marcher est laborieux. Il est saoul. On va sonner à une autre case. Je rencontre une mémé de 80 ans, Marie-Thérèse. Une dame qui peut ressembler à la Nénènne mais difficile à imaginer en tournage pour jouer.
Je retrouve Patrice à la boutique Mardaï (autrement dit "l'éléphant"), tenue par la fille de Mme Talassia.
Il a dû boire je ne sais combien de verres de rhum. Il a changé d'état en 20 mn. C'est difficile de parler.
Bref, ce sont des personnes qui sont dans de telles situations que l'affectif prend une place démesurée. Je mets le pied dans des situations de détresse et pour l'instant ça m'éloigne du film. C'est toute la complexité de travailler avec ce genre de personnes.
Pour l'instant je mets en standby les 3 gars.
Le jardinier quant à lui ne boit pas ou peu. Il est souvent dans son jardin. Plutôt sympathique.
Cette journée a été éprouvante parce que ça pose plein de questions sur comment on rencontre les gens et comment les filmer. Quand les personnes sont si ravagées ?