Au départ du projet, une amie qui me raconte des souvenirs d’enfance dans un camp de scoutes en 1963. Elle dit :
« Je n’oserais jamais raconter ça à ma mère. Me plaindre alors que ce qu’elle a vécu est tellement fort. Ma douleur est ridicule si je la compare à ce qu’elle a vécu, elle. Je n’ai pas le droit de me plaindre et j’en ai marre. C'est pourquoi ce serait mieux dans un film. Une fiction, pas un documentaire. Ce que je voudrais c’est que tout soit exactement comme dans mon souvenir mais que personne ne puisse croire à cette histoire. Alors en plus si ce n’est pas un juif qui raconte ça, personne n’y croira et surtout par ma mère. Elle pensera que j’ai voulu faire l'intéressante comme d’habitude… Et puis un non-juif ne comprend pas vraiment ce que je dis. Aussi ce sera faux, ce sera décalé, ce sera ce qu’il me faut ».
Bref n° 46